– Arsène Lupin, les origines, de Gaultier, Galopin, Abtey & Deschodt –

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« C’est le plus grand des voleurs,
Oui, mais c’est un gentleman.
Il s’empare de vos valeurs
Sans vous menacer d’une arme.
Quand il détrousse une femme,
Il lui fait porter des fleurs.
Gentleman cambrioleur
Est un grand seigneur. »

Bon, on connait la chanson : entre les romans, les pièces de théâtre, les films, les séries, ou encore les dessins animés, y a-t-il encore à ajouter sur cet Arsène Lupin auquel Maurice Leblanc donna vit au début du siècle dernier ?

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C’est pourtant le pari que relève aujourd’hui une bien belle équipe d’auteurs en proposant une série de bandes dessinées revenant sur les origines du gentleman cambrioleur.

Bien avant que ce dandy en queue de pie et haut de forme ne détrousse les bourgeoises ravies de passer entre les mains expertes du gentilhomme, c’est adolescent et aux fers que nous le retrouvons dans les premières pages de cet album.

Agé de 13 ans, Arsène – doublement orphelin après avoir assisté à l’assassinat du professeur de savate l’ayant recueilli – purge au bagne de Haute Boulougne une peine aussi rude que non-méritée. Pourtant, jamais il ne se laisse envahir par le désespoir ou la haine, les valeurs qui feront de lui l’adulte que nous connaissons se révélant déjà bien ancrée en lui. Un gamin courageux et solide, loyal et altruiste, que prendra sous son aile le Comte de la Marche, plaçant tous ses espoirs en lui pour reprendre la lutte que sa noble famille mène depuis des années contre l’infâme confrérie des Lombards, régissant en secret la société selon leurs méthodes amorales et viciées…

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Un parcours initiatique au cours duquel nous assisterons la métamorphose d’un gamin des rues en l’icône anarchiquo-gentilhomme mondialement (re)connue, au cours duquel nous nous amuseront à dénicher les nombreuses prémices de la « mythologie » d’Arsène Lupin.
Mais bien loin de n’être qu’une suite encyclopédique de références, cet album se lira également au premier degré comme un beau récit d’aventures, tout simplement, rondement mené et parfaitement maitrisé. Maitrisé tant au niveau des dialogues – oscillant habillement entre vieux français distingué et gouailles de titi parisien – que d’un point de vue graphique, le trait de fin et nerveux de Gaultier se montrant aussi efficace sur les scènes d’action que pour illustrer – appuyé par les couleurs de Marie Galopin – les ignobles cachots de Haute-Boulogne comme les luxueux salons de la haute bourgeoisie.

Une belle ouverture pour ce qui s’annonce comme un triptyque captivant et de haute volée.

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Arsène Lupin, les origines (tome 1/3), de Gaultier, Galopin, Abtey & Deschodt (ed. Rue de Sèvres).

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