* Pour ceux ayant manqué le début : chronique présentant le principe de la série, ici.
Les DoggyBags se suivent et ne se ressemblent pas.
Après les maintenant classiques recueils de 3 histoires de « frissons, suspens, horreur » faisant l’âme de la série, le numéro articulé autour des cartels mexicains (ici), ou encore le one shot confié à un unique auteur (là), ce nouveau numéro innove à nouveau en nous proposant une histoire en 3 actes réalisée par trois (putain de) dessinateurs au service d’un couple de scénaristes.
Un couple de scénaristes formé de Run – prolifique patron du Label 619 – associé ici à Céline Tran, autrefois connue sous le pseudonyme de Katsuni alors qu’elle officiait dans des films pour grands garçons.
Pourtant, si la demoiselle rencontra le succès en vouant son corps à la pornographie, son cœur de spectatrice, lui, se montrait autrement plus sensible aux films issus de la culture Grindhouse, aux réalisateurs tels que Tarantino ou Rodriguez, ou encore au cinéma d’action coréen…
…une affection qu’elle partagea tout naturellement avec Run lorsque le destin amena leurs chemins à se croiser !
Ancienne dévoreuse d’hommes devant la caméra, c’est maintenant leur sang qu’elle suce en prêtant ses traits à Célyna, une dangereuse vampire assoiffée de vengeance, bien décidée à faire mordre la poussière aux êtres immondes l’ayant condamnée à cette vie de prédatrice.
Une histoire à la fois sensuelle et hyper-violente : sensuelle tant les pinceaux des dessinateurs donnent vie à une héroïne aussi envoutante et sublime que vénéneuse ; hyper-violente tant elle évolue dans un monde perverti et vicié, où tortures, viols, meurtres, et snuff movies sont monnaie courante … mais hyper-violente également tant les solutions que Célyna adoptera pour assainir ce monde pourri se révèleront aussi radicales qu’impitoyables !
Bien sûr, les nombreux et succulents bonus auxquels nous sommes maintenant habitués répondront toujours à l’appel, et tous convergeront vers les deux sujets principaux de cet ouvrage : le sexe et le sang. Ainsi, les « le saviez-vous ? » nous en apprendrons davantage sur les origines du mythe de Dracula and Co, le poster détachable nous ravira grâce à une photo très « Série B » d’une Célyna en chair et en os, les bons de commande pour les VPC nous proposerons sextoys, crucifix, ou tout autre substance pour booster les performances au pieu (dans le cœur ?), et nous y trouverons également Les dossiers de Céline Tran, courts articles où elle revient sur feu sa carrière d’actriXe et dans lesquels elle s’amusera déceler les points communs entre le monde du porno’ et celui des vampires… qui depuis la nuit des temps, fascinent autant qu’ils effraient !
Encore un grand numéro de DoggyBags, donc, confirmant une nouvelle fois toutes les qualités de cette série qui n’a pas finit de nous surprendre.
DoggyBags #6 – Heart Breaker, de Run, Céline Tran, Maudoux, Singelin, et Gasparutto (ed. Ankama – Label 619).
PS : Allez, histoire de pousser le trip jusqu’au bout, mattez-donc ce trailer de ouf’ !