Haaaa, Peter Pan, ce personnage espiègle et sauvage qui refusait de grandir, emblème de l’enfance et de son innocence…
Hoooo, Peter Pank, son pendant punk crado’ et violent qui refusait d’obéir, emblème de l’anarchie et de son insoumission…!
Si le premier, tout de vert vêtu et accompagné de sa douce fée Clochette, proposait aux enfants perdus de préserver leur âme pure et naïve à jamais, le second, tout de cuir et de clous vêtu et accompagné d’une Klochette aux nib’ à l’air, lui, se fera un plaisir de souiller lesdites âmes pures qu’il croisera… et le corps qui les enveloppe, par la même occasion !
Ainsi, après lui avoir fourré les narines de poudre qui fait planer, il embarque la douce et jeune Ana au pays en perdition de Punkiland, et – évitant (pas très) soigneusement de tomber dans les griffes du Capitaine Toupet et sa bande de rockeurs ou de croiser la tribu des hippies dopés aux acides – la traine au bord du lac aux nymphomanes avec la ferme intention de lui dérober non pas son ombre, mais bien son hymen !
Un vrai anti-héros dans les règles de l’art, ce Peter Pank : violent, vulgaire, vil, et irrévérencieux !
Et pourtant, finalement, on l’aime bien, ce Peter Pank, tant il fleure bon le vieux fanzine et les folles années 80…
…que ce soit via les thèmes abordés – et explosés avec autant d’irrespect que de jouissance affichée – aussi bien que par son aspect visuel : un savant mélange de ligne claire à papa mâtinée à l’underground US, et bariolée de couleurs criardes et kitchouilles !
Le défouloir idéal dont avait besoin, à l’époque de sa parution, une Espagne opprimée et éprouvée par le joug du régime franquiste …
…le défouloir idéal dont nous avons encore besoin en ces temps où un innocent livre pour enfants nommé « Tous à poil ! » arrive encore à choquer ces demeurés qui appellent à nous gouverner !
Peter Pank, de Max (ed. Rackham).