– In God we trust, de Winshluss –

Mais… quel est ce beau livre à la couverture en cuir gravée de lettres d’or ?
La Sainte Bible ?

Pas vraiment… même s’il s’en inspire grandement, et que son auteur est considéré comme un dieu par bon nombre de bédéphiles !

Après s’être (méchamment) amusé à démonter le gentil petit pantin mythomane au nez télescopique, Winshluss continue sur sa lancée dévastatrice en ne s’attaquant pas moins qu’aux textes sacrés.

« Blasphème ! », s’offusqueront certains, « Alléluia ! » exulteront d’autres…

Guidés par Saint Franky, patron des amateurs de houblon et de bandes dessinées (version béatifiée du grand Franky Baloney, patron des Requins Marteaux ?), nous relisons donc l’Ancien Testament, les Evangiles, et même l’Apocalypse, pour une leçon de catéchisme trashouille et décalée, bien plus réjouissante que celle qu’essayait de nous inculquer le cureton de notre paroisse entre une hostie dégueu’ et un câlin douteux !

Au commencement, il n’y avait rien, comme dirait l’autre… Nous rencontrons donc un Dieu coiffé de son auréole de Grand Architecte et de son plus beau bleu de travail, affairé à nous façonner une belle planète. Le gars, balaise, crée en sept jours à peine le ciel, la Terre, les océans, les forêts, les animaux, l’Homme… et même le badminton, histoire que l’Homme ne se fasse pas trop chier.
Sauf que, bon, le bad’, c’est bien sympa, mais c’est pas non plus folichon tous les jours. Du coup, Dieu, pas chien, se fend d’une dernière création, et offre une jolie compagne à son Adam.
Tous deux s’amusent comme des foufous au jardin d’Eden, entre badminton et autres jeux bon enfant, mais ce qui devait arriver arriva : dès que la divinité a le dos tourné, ça chauffe sous la feuille de vigne, et les deux êtres innocents se retrouvent à tourner un porno amateur bien crade sous l’œil vicieux du serpent pernicieux !

Outré par cet acte amoral et vil, Dieu chasse Adam & Eve du paradis originel, condamnés à d’éternelles souffrances afin d’expier leur péché. Mais là encore, au lieu d’apprendre de leurs erreurs et d’avancer sur le chemin de la rédemption, les hommes vont tout mettre en œuvre nous inventer tout un tas de conneries…
…du coup, Dieu, il sait plus trop quoi y faire ? Leur envoyer un messager, un modèle, un guide spirituel ?
Ca tombe bien, il a un fils illégitime sous la main dont il aimerait bien se débarrasser, né de ses galipettes adultérines avec cette coquine de Marie, loin d’être aussi impénétrable que les voies du Seigneur !

De là, ce chacal de Winshluss explose joyeusement toutes les icônes pieuses – de Jésus à l’archange Gabriel en passant par Abraham, Moïse, ou se pauvre cocu de Joseph – grâce à un trait furieusement comique rappelant les grands moments du fameux journal d’Umour et Bandessinée, alterné avec moult autres techniques donnant lieues à des aquarelles pleines pages de toute beauté, une intrusion dans le comics de super-héros avec God Vs Superman, ou des fausses pubs aussi drôles et cyniques que malines et bien foutues !

Alors si cette bible trash fera à coup sûr grincer les dents des grenouilles de bénitier, elle saura également décrocher la mâchoire des rats de bédéthèques…
…Winshluss est grand, que son nom soit sanctifié pour des siècles et des siècles, amen !

In God we trust, de Winshluss (ed. Les Requins Marteaux).