– Rouge Tagada, de Bousquet & Rubini –

Alex est une jeune collégienne de 14 ans, bien dans ses baskets, bien dans sa classe, bien dans son époque.
Elle traine avec ses amis Jade et Benjamin, leur raconte ses colo’ de vacances, ses petites mésaventures qui font finalement plus rire que pleurer, et toutes les anecdotes qui égayent son gentil quotidien d’adolescente…

Pourtant, l’arrivée d’une nouvelle élève va chambouler la petite vie tranquille de notre chère Alex.
Dès le premier regard posé sur la belle Layla, la jeune fille n’aura d’yeux que pour elle, dévorée par un étrange sentiment, une sorte d’émoi profond lui faisant perdre tout ses moyens.

Troublée par ces sensations nouvelles, Alex, pourtant d’un naturel à l’aise et avenant, ne saura comment aborder celle qu’il l’obsède à longueur de temps.
Quand enfin elle franchira le pas, une sorte d’alchimie opérera immédiatement entre les deux adolescentes, donnant lieu à une amitié sincère, solide… et peut-être même un peu trop exclusive.

Alors forcément, lorsqu’un garçon viendra fourrer son nez dans leur belle histoire, la joie et les rires laisseront place à la tristesse et aux pleurs, et la jalousie s’insinuera dans le cœur d’Alex, rongée par un sentiment d’abandon et de trahison.

 

Un récit tendre et délicat abordant un thème sensible et peu abordé dans les albums « jeunesse », le sentiment d’amitié des jeunes filles se complexifiant au fur et à mesure qu’il s’intensifie, laissant place à une toute autre palette de sentiments, entre amour, attirance, et homosexualité, le tout teinté de doute, de crainte, et de recherche de soi…

Un récit tendre et délicat, donc, que les auteurs nous raconte en toute pudeur à travers les yeux d’une innocente adolescente ; ce joli album s’offrant des airs de carnet intime, tant par les mots frais et naïfs qui décrivent leur relation, que par les dessins légers, sensibles, et colorés qui les illustrent.

Un Rouge Tagada qui se déguste comme un bonbon acidulé : doux et sucré, mais laissant tout de même une certaine amertume – piquante mais pas désagréable – en bouche…

Rouge Tagada, de Charlotte Bousquet & Stéphanie Rubini (ed. Gulf Stream).

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