Après l’enquête oubapienne de Marc-Antoine Mathieu, les déambulations de David Prudhomme, les fouilles post-apocalyptiques de Nicolas de Crécy, ou encore le délire manga d’Hirohiko Araki, c’est aujourd’hui au tour d’Enki Bilal d’apporter sa contribution à la collection dédiée à l’illustre musée que co-éditent Futuropolis et Louvre Editions.
Après avoir erré dans les galeries du Palais armé de son appareil photo, Bilal a retenu 22 clichés d’œuvres – où même de salles – plus ou moins célèbres, les a tirées sur d’immenses toiles, et y a ensuite fait apparaître des fantômes à l’aide de ses désormais célèbres acryliques et pastels.
Ces fantômes représentent l’âme d’êtres ayant d’une manière ou d’une autre influencé l’œuvre en question, et qui continuent encore de la hanter de nos jours… et pour l’éternité.
Qu’ils eussent été artistes, assistants, amants, muses, modèles, martyres, ou bourreaux, tous ont participé à la réalisation de telle toile, telle statue, telle pièce… ou tout du moins y ont joué un rôle.
En insufflant des faits historiques relatant les réalités de l’époque aux biographies fantasmées de ces personnes, Bilal s’amuse à déchiffrer et digresser sur les intentions de l’artiste tout en leur amenant une dimension émotionnelle où se mélangent amour, humour, romance, et tragédie…
Si ses dernières BD nous avaient quelques peu laissés de marbre, c’est un plaisir de retrouver les dessins de Bilal au sein de cette collection, dans un tout autre concept où ils retrouvent enfin tout leur sens.
Tour à tour intrigants, envoutants, effrayants, apaisants, repoussants, impressionnants, ou dérangeants… aucun de ces fantômes ne vous laissera indifférent.
Les fantômes du Louvre, d’Enki Bilal (ed. Futuropolis / Louvre Edition).
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Une critique positive ? Incroyable. Pourtant il est d’une laideur assez implacable ce livre.
Quasiment un article par jour ! Mais tu ne fais que ça de la journée ma parole ^^
Je l’ai pris aussi le Bilal. Faut que je le lise, et ça m’a l’air d’un sacré pavé 🙂
Ah non, la journée je fais plein d’autres choses… par contre, c’est vrai que la nuit je n’ai quasi’ plus le temps de faire que ça, tant pis pour sommeil !
Plus sérieusement, pressé d’avoir ton avis sur ce bouquin qui se fait pas mal descendre sur le net, alors que moi, j’ai été charmé…
…suis-je trop indulgent ?
Je suis souvent trop enthousiaste à la sortie d’un Bilal et un peu nostalgique de certains vieux albums. Maintenant il y a un certain « retour aux sources » ici avec le photomontage et cette vision qu’il semble avoir sur les œuvres du Louvre qu’il a choisies m’interpelle.
Je sais pas encore si je vais apprécier (pour moi il y a deux références dans cette collection c’est le De Crécy et le Liberge). On se rapproche du fantastique de Liberge mais ça reste bien plus personnel comme approche j’ai l’impression. Je ne pars en tout cas pas avec un a priori négatif 🙂
@Lunch : Damned, le Liberge est le seul que je n’ai pas lu… erreur à corriger, donc !
@Vincent : Moi, je ne le trouve pas moche du tout, au contraire, mais apparemment, beaucoup sont de ton avis.
Je joue ma feignasse et « copie/colle » donc ici mon commentaire laissé à un article contre cet album :
« Je suis assez d’accord avec toi quant aux piètres qualités de scénariste de Bilal, et dois bien admettre qu’il ne se renouvelle pas énormément au dessin. Et pourtant, ses dessins me plaisent vraiment beaucoup, je suis donc d’autant plus déçu lorsque je m’ennuie à chacune une de ses dernières BD, et que ces lectures se résument au final à tourner les pages en regardant les cases.
Mais là, justement, ses dessins en dehors d’une BD, posés en transparence sur des œuvres que j’ai déjà eu l’occasion d’admirer maintes fois en vrai, avec pour seul but de raconter l’histoire d’inconnus plus ou moins proches de l’œuvre… bah, pour moi, ça marche ! (et pourtant, je suis peu souvent du même avis que ces « esthètes » de Télérama)
Comme quoi, les goûts et les couleurs, tout ça, tout ça… ;o) »