1955, Montréal.
Marie reçoit sa petite-fille pour le goûter. Elle lui raconte sa vie, ses petites manies, ses superstitions… Au détour d’une conversation, elle évoque cette jolie médaille de la Vierge qu’on lui avait offert à son baptême. Une médaille qui lui portait bonheur.
Cette médaille, elle ne la porte plus aujourd’hui : elle l’avait confiée à son mari, parti combattre pour la France lors de la première guerre mondiale. Il ne revint jamais. La médaille non plus.
1919, Flandres.
Dans les tranchées, Yves combat pour la France. Il est l’un des seuls survivants de sa garnison de canadiens. Il ne peut rien lui arriver tant qu’il porte cette médaille de la Vierge que lui a remis sa douce.
Un jour, empli de tristesse et d’alcool, il laisse choir la médaille. Une petite fille la lui dérobe. Yves meurt le soir même au champ de bataille.
1941, France.
La moitié du pays est occupée par les nazis, le Sud est encore appelée Zone Libre. Lucille aimerait rejoindre cette zone pour y retrouver celui qu’elle aime, mais le prix à payer est élevé pour traverser la frontière sans autorisation. Peut-être un passeur accepterait-il de l’aider contre cette médaille qu’elle déroba en Flandres durant la guerre précédente ?
Ainsi de suite – offerte, volée, perdue, ou échangée –, cette médaille passera de main en main, de pays en pays, de continent en continent…
L’occasion pour Birgit Weyhe, d’explorer à travers les propriétaires successifs de cette médaille près d’un siècle d’histoire.
L’Histoire avec un grand H, évidement – le bijou se retrouvant témoin des deux guerres mondiales, des premières élections libres au Kenya, ou de la situation des francophones au cœur du Canada anglais – mais également ces nombreuses histoires avec un petit « h », auxquelles elle accordera tout autant d’attention.
Via ces personnes issues de différents milieux, pays, et époques, Birgit Weyhe, abordera toutes sortes de sujets : l’amour, le deuil, le rapport à la maladie, les conflits familiaux, l’éveil d’une conscience politique, l’évolution des mœurs…
Une ronde parfois tragique, parfois heureuse, toujours subtile et délicate, tracée avec autant de styles que de destins…
…une magnifique ronde dans laquelle on se laisse emporter avec émotion et entrain.
La ronde, de Birgit Weyhe (ed. Cambourakis).