El Paso, c’est un voyage.
Au début du voyage, il y a un gamin et son géniteur.
La mère du garçonnet vient de mourir. A la sortie de l’enterrement, l’attend ce monsieur, unique autre membre de sa famille. Immédiatement, le malaise s’installe entre l’homme et l’enfant : chacun est un parfait étranger aux yeux de l’autre.
A la fin du voyage, il y a un père et son fils.
L’homme et le garçon s’aiment d’un amour simple, profond, et sincère. L’amour que l’on éprouve pour ses parents, l’amour que l’on éprouve pour ses enfants.
Entre les deux, il y a ce voyage, justement.
Toutes ces routes poussiéreuses qu’ils ont parcourues ensemble, côte à côte dans la même voiture pendant de longs instants.
Tous ces moments qu’ils ont partagés, tous ces retards qu’ils ont rattrapés.
Ces moments si anodins et pourtant si précieux où ce père et son fils échangent enfin, se découvrent, s’apprivoisent, se confient, se retrouvent… se trouvent.
Des moments que Ducoudray sait raconter à la perfection, et ce, même en se passant de mots : les silences – d’abord froids et gênés, ensuite tendres et complices – en diront finalement beaucoup plus qu’un long discours.
Des moments que Bastien Quignon illustre à l’aide d’aquarelles aux contours incertains et un peu flous, aux teintes ocres et sépia de toute beauté, un peu comme de vieilles photos passées que l’on conserverait précieusement.
El Paso, c’est un voyage, donc, mais aussi une magnifique aventure humaine doublée d’une émouvante histoire d’amour.
El Paso, d’Aurélien Ducoudray & Bastien Quignon (ed. Sarbacane).
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