Abandonnant quelques temps ses pinceaux, David B. ressort sa casquette de scénariste pour se consacrer à une série sur le banditisme. Pour le premier opus, il s’associe à Tanquerelle pour nous offrir une version romancée de ce que fut le Gang des Postiches ; cette fameuse bande truands qui se faisaient passer pour de banals clients en usant de perruques, lunettes, et fausses moustache pour piller des banques au nez et à la (fausse) barbe de la police.
Version romancée car l’auteur ne se contente pas de nous pondre une synthèse des nombreux articles de presse ressassant le sujet – ces braqueurs originaux ayant défrayés la chronique en leur temps -, mais s’évertuera plutôt à imaginer la vie des différents membres de cette clique ; leurs origines et leur motivations, leurs points communs et leurs différences, leurs forces et leurs faiblesses… tout ce qui au final fera leur identité et leur unité !
Au dessin, Tanquerelle s’éclate à trimballer sa bande de lascars aux bonnes trognes de brigands sur les boulevards de Paname ou dans les rues pourries de Belleville, retraçant à merveille la fin des années 70 / début des années 80 en s’appropriant les fringues, les bagnoles, ou les coupe de cheveux de l’époque aussi bien que l’avait fait Richet avec son film sur Mesrine.
Une grande bédé de polar réalisée de main de maîtres par un duo de passionnés, laissant transparaître ici tout leur amour (admiration, fascination ?) pour la captivante épopée de ces personnages épatants et hors du commun.
Les Faux Visages, de Tanquerelle et David B. (ed. Futuropolis).
* PS : Et si vous connaissez un peu l’entourage bédégraphique de Tanquerelle, vous pourrez vous amuser à repérer les nombreux p’tits clins d’oeil que comporte cet album ; les noms de ses potes s’incrustant discrètement sur les enseignes de magasins, bars, camionnettes, ou affiches publicitaires.
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