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– Le chant de mon père, de Keum Suk Gendry-Kim –

Keum Suk Gendry-Kim est une coréenne ayant quitté son pays pour s’installer en France, et même si elle est née du « bon côté » de la frontière évitant ainsi le joug de la dictature régissant le nord du pays, on verra que la vie en Corée du Sud n’est pas des plus évidentes non plus.

Au travers des conversations avec sa vieille mère, Keum Suk Gendry Kim nous relate son enfance dans un petit village de campagne, un village où on ne roulait pas sur l’or – le pays se relevant difficilement de la guerre et de l’occupation japonaise -, mais dans lequel elle vécut de beaux moments. Ses journées, elle les passait à courir dans les champs avec ses amis ou à écouter les chants de son père ; un homme aimant et aimé, cultivant les plantes médicinales et le respect de son prochain.
Une vie tout ce qu’il y a de plus simple, mais douce et tranquille au possible.

Pourtant, un beau jour, la petite famille décide d’abandonner cette existence paisible pour monter à la capitale, attirée par ce rêve américain made in Corea que représente Séoul.
A partir de là, rien ne sera plus jamais comme avant, les galères s’enchaineront et la dure réalité n’aura de cesse de s’abattre sur eux.
Escroqués par leur propre oncle, ils se retrouvent sans le sou, entassés dans un minuscule appartement. Les plus âgés des enfants se voient contraints d’arrêter leurs études pour subvenir aux besoins de la famille, et les parents se tuent à la tache sur les marchés pour survivre… Le pauvre père ne trouvant même plus un instant pour manger ou dormir, il ne sera plus que l’ombre de lui-même, triste et absent, à mille lieues de l’homme heureux et disponible qu’il était.

 

Lasse de cette vie de misère et de malheur, Keum Seuk, grâce à son caractère bien trempé et sa passion du dessin, parviendra à s’enfuir vers Paris pour renaître de nouveau.
Mais quand on voit la beauté des paysages qui naissent de ses pinceaux, l’émotion qui ressort des ses estampes à l’encre de Chine et au lavis, ou de ses tranches de vie criantes de vérités ; on comprendra que quoi qu’il arrive, jamais elle n’oubliera son pays, sa famille… ni le chant de son père.

Le chant de mon père, de Keum Suk Gendry-Kim (ed. Sarbacane).

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