Comme le dit le narrateur : “cette histoire n’est qu’une histoire de vengeance, une simple histoire de vengeance…”
L’histoire d’un voleur – l’un des meilleurs au monde – qui après un dernier coup d’éclat décide de se poser dans une vallée enchantée afin de profiter enfin de la vie et du bonheur aux côtés de sa femme et de son fils.
Seulement, le passé ne s’oublie pas si facilement…
…en tout cas, le passé, lui, ne l’a pas oublié, et quand le sanguinaire empereur qu’il a dérobé par le passé retrouve sa trace, le voleur et les siens seront confrontés à la torture et la mort.
Et si son corps survivra à cette terrible épreuve, l’homme joyeux et chaleureux qu’il fut par le passé ne s’en relèvera pas, laissant place à un être froid, violent, radical, et assoiffé de vengeance.
La suite ? Trahisons infâmes, révélations fracassantes, et bastons sanglantes !
Pas très original, me dites-vous ?
Je veux bien admettre que sur le papier, ça peut paraître assez banal, mais prenez un scénario de Tarantino : à l’écrit, rien de bien phénoménal, à l’écran une explosion jouissive !
Hé bien là, c’est un peu la même : au menu, une simple histoire de vengeance, sous nos yeux, une vraie réalisation qui tient férocement la route.
Dan Hipp pioche allégrement dans les cultures manga et comics pour nous offrir des personnages au visuel hyper-efficace ; un mix savamment dosé où l’on peut retrouver les grands yeux d’une Candy sur le visage des gentils, des postures à la Albator quand il s’agit d’en imposer grave, et un trait anguleux et tranchant à la Mignolia pour des gueules de méchants taillées à la serpe !
Des influences que l’on ressent également au niveau du cadrage et du découpage, apportant un réel dynamisme et une belle impression de mouvement aux scènes de combat.
On notera enfin un élégant travail au niveau des « textures », les flash-backs bénéficiant d’un trait plus doux aux nuances de gris et au rendu proches du crayonné, alors que les scènes dans le présent seront encrées de façon plus radicale et plus dure, le sang d’un noir profond ne tranchant que mieux sur les paysages enneigés au blanc étincelant…
Une simple histoire de vengeance, donc, mais servie par une grande maîtrise graphique !
Gyakushu (2 tomes sur 3), de Dan Hipp (ed. Ankama – Hostile Holster).
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