Dans le premier tome (click), Canales et Munuera nous invitaient à New Fraternity, une ville née de l’esprit d’un homme utopiste et construite sur une expérience communautaire. L’idée de départ de cet homme consistait à rassembler des hommes, femmes, et enfants de tout horizon et de tout âge, et de les faire cohabiter dans un village autogérer de façon autarcique. Le choix d’être coupés du monde extérieur les protégera donc de la guerre de sécession qui déchire le pays à cet époque, et leur permettra, de plus, de suivre leurs propres règles et lois ; établies par eux-mêmes et excluant toute notion de hiérarchie, d’autorité, de religion, d’argent, de propriété, ou même de couple.
Et si je qualifiais d’utopiste la personne à l’origine de ce fou projet, c’est que bien vite, nous constations que le vers était dans le fruit… ou plus précisément, la bête dans la forêt, car c’est sur la découverte d’un monstre errant à l’orée du village que nous refermions la première partie de ce diptyque.
Dans cette seconde partie, nous verrons donc comment l’intervention d’éléments extérieurs – la bête, un groupe de déserteurs, la famine – exposeront au grand jour et exacerberont, même, tous les conflits, rancunes, et rancœurs qui mijotaient sous ce fin vernis idéaliste et ne demandaient qu’à exploser. La petite communauté sera alors exposée à la jalousie, la convoitise, le racisme, la haine, et le meurtre.
Une déferlante de violence et de folie que Munuera illustrera avec brio, prouvant que son trait si esthétique et délicat s’adapte parfaitement aux scènes d’horreur ; scènes durant lesquelles les douces couleurs ocres et sépia de Sedyas sauront se mélanger au rouge intense des vagues de feu et de sang qui s’abattront sur New Fraternity.
Une fin apocalyptique pour ce récit captivant et impressionnant… et qui laisse sceptique quant aux capacités de l’Homme à vivre en paix avec ses semblables.
Fraternity, récit complet en 2 tomes, de Canales & Munuera (ed. Dargaud).
petite deception après la qualité du 1er, il m’a moins transporté, je l’ai trouvé un peu baclé même si la qualité graphique n’est pas en cause