Tabasco et ses potes sont une sacrée bande de branleurs. Pas bien méchants, plutôt sympas, même, mais avec un putain de côté sales gosses : pas bien fortiches à l’école, plutôt attirés par la castagne, la déconne, et les jeux vidéo, c’est donc tout naturellement qu’on les retrouvera plus souvent en salle d’Arcade qu’en salle de cours.
Et c’est justement dans une salle d’Arcade, pile entre une baston sur une borne Street Fighter et une baston en live, que leur apparaîtront Arahorus et Sepatep, deux dieux aztèques inquiets pour l’avenir de l’humanité et prêts à confier une partie de leur pouvoir à une poignée d’élus afin qu’il sauve la planète… rien que ça !
Mais Tab’ et sa bande auront-ils les épaules pour assurer une mission d’une telle envergure ?
De la teen-culture mixée avec de la mythologie aztèque et de la pure histoire de super-héros ? Vous vous demandez bien ce que peut donner ce mélange pour le moins hasardeux, non ?
Hé bien rassurez-vous, car s’il est hasardeux, ce mélange n’en est pas moins explosif : ces perso’ au bagou « fleuri » et à la vanne tranchante sauront vous amuser et vous charmer, leur penchant « p’tits cons insouciants » posera un décalage intéressant avec les grandes valeurs qu’ils auront à défendre, et l’intervention de ces divinités exotiques et peu connues dans leur transformation propose une approche nouvelle et originale, réellement différente de ce qu’on a tendance à nous rabâcher dans les grands classiques US du genre.
Un joyeux mix que l’on retrouve également au niveau du visuel, la jeune Mylydy insufflant son amour pour la (sub)culture nipponne dans cet étrange univers de super-héros aztèques, et mélangeant allègrement crayonnage à l’ancienne et tablette graphique. Un mélange permettant à son trait hyper-expressif et nerveux de venir se poser sur des décors dotés d’une belle profondeur de champ, et de se voir porté par des techniques numériques offrant des effets de mouvement, de lumière, et de couleurs qui décoiffent.
Un bel épisode de genèse, bourré d’humour et d’action, au visuel qui claque, et qui donne envie d’en savoir plus sur ces super-héros d’un genre nouveau !
Teotl, de Tot & Mylydy (ed. Ankama).