– Doomboy, de Tony Sandoval –

Un son monte vers le ciel, puissant et organique.
Une musique que « D. » joue pour Anny, sa défunte petite amie.
Une musique qui vient des tripes, une musique qui vient du cœur.
Un message profond et intime qu’il lui adresse du bout de sa guitare ; lui, seul face à l’océan, à elle, par delà les cieux.

Enfin, pas si seul… Et pas uniquement à elle…
Car s’il se sert de ce vieil émetteur radio pour envoyer sa musique vers l’au-delà, ce dont il ne se doute pas, c’est qu’en s’alignant sur la bonne fréquence, un bon paquet d’auditeurs se délectent simultanément de son concert pas si privé.

Et si le pauvre « D. » traine sa douleur, sa tristesse, et sa solitude dans les rues désertes de son patelin ; Doomboy, son double hertzien, devient lui un véritable phénomène déchainant les foules, chacun voulant découvrir qui se cache derrière ce mystérieux personnage et sa troublante musique inondant les ondes !

Une chronique adolescente poignante, à la fois cruelle et tendre, qui trouve toute sa force sous les pinceaux sensibles de Tony Sandoval ; ses petits traits vibrants d’émotions allant jusqu’à noircir frénétiquement la page quand la violence ou la tristesse se feront intense… et sachant se radoucir, s’arrondir, et se parer de magnifiques couleurs automnales lorsque le réconfort, la paix, et l’amour seront au rendez-vous.

Une adéquation subtile entre les mots et les images, une poésie douce-amère suscitant une tonne d’émotions… prêtes à submerger le lecteur ébahi par cet album envoutant.

Doomboy, de Tony Sandoval (ed. Paquet).