En 1990, une bande de jeunes auteurs de bande dessinée créait l’Association et s’amusait à secouer allègrement le monde du 9ème art afin de dépoussiérer quelque peu la vieille école franco-belge de papa.
La nouvelle bande dessinée, comme on l’appelait, réussit largement son pari en instaurant des nouveaux codes et en repoussant les limites de ce qui se faisait alors en bande dessinée. On y trouve de la fiction, de l’autobiographie mais aussi du social, et même du sociétal.
Aujourd’hui, quelques 20 ans plus tard, on continue d’appeler ce mouvement la Nouvelle Bande Dessinée – même si ses chefs de file ont tous plus de 40 ans et sont devenus les super-stars de la bulle – et l’on s’inquiète du sort de la désormais célèbre maison d’édition quand son fondateur décide de la mener droit dans le mur.
L’inquiétude est louable – moi-même, je serais peiné de voir mourir cet éditeur qui a su me faire découvrir du sang neuf dans ce domaine qui m’est cher – mais au lieu de se morfondre sur cet évènement et de crier à la fin de la « Nouvelle Génération », ne serait-il pas plus juste d’ouvrir les yeux, de regarder autour de soi, et de constater qu’une « nouvelle Nouvelle Génération » est là, dans les starting blocks, prête à renvoyer une deuxième secousse au 9ème art avant que la poussière ne se redépose !
Bien d’autres petits éditeurs se battent bec et ongles pour garder la tête hors de l’eau alors que la situation actuelle n’est vraiment pas des plus aisées ; chez Six Pieds Sous Terre, chez Même Pas Mal, on lutte pour nous présenter ceux qui seront peut-être les Trondheim, les Sfar, et les Blain de demain. Ceux-ci s’appellent Pixel Vengeur, Guillaume Griffon, Fabien Grolleau, ou Pochep, ils sont tout jeunes, tout frais, pertinents et impertinents ; ils sont de ceux ayant baigné dans l’Image (avec un grand « i ») depuis leur plus tendre enfance et puisant leur inspiration dans les grands classiques de la bande dessinée comme dans le comics et le manga, mais aussi le cinéma, les films de genre, les séries TV, l’animé, et même le jeu vidéo…
C’est pourquoi il faut soutenir ces maisons tant que possible, et non uniquement lorsqu’elles seront sur le point de couler, comme c’est malheureusement le cas pour les Requins Marteaux.
Pourquoi est-ce que je vous raconte tout ça, moi… ?
Ah oui, à la base, je ne cherchais pas spécialement à m’enflammer sur ce sujet-là, non, à la base je voulais juste vous parler d’un de mes coups de cœur du moment que j’ai découvert en suivant le travail du grand Terreur Graphique (click) : l’association Vide-Cocagne.
Vide-Cocagne est une association loi 1901 ayant pour but d’éditer et distribuer une bande dessinée d’auteur, différente de la publication actuelle, s’amusant avec les codes du genre, toujours prête à repousser les limites imposées. On y trouve de la fiction, de la science-fiction, mais aussi du social, et même du sociétal… oh putain, ça ne vous rappelle rien, tout ça ?
Et si Vide-Cocagne était un de ces viviers de jeunes auteurs dont les noms s’étaleront bientôt en caractères gras en haut de l’affiche ?
Et si dans quelques années on clamait : « En 1990, il y avait l’Association, en 2010, il y avait Vide-Cocagne » ?
A ce moment-là, vous n’aimeriez pas pouvoir vous la péter bien comme il faut en lâchant d’un air distrait : « Ah oui, Vide-Cocagne, j’ai leurs tout premiers fanzines… » ?
Alors, dès maintenant, ruez-vous sur les productions de Vide-Cocagne et rejoignez ceux qui auront œuvré à l’ascension de la « nouvelle Nouvelle Bande Dessinée ».
* Vide Cocagne : le site internet
* Collection Mastadar : Des livres réversibles regroupant 2 histoires de 28 pages par 2 auteurs différents sur un thème commun.
* Collection Sous le manteau : Des fanzines présentant une histoire complète d’un auteur en une vingtaine de pages.
* Collection Soudain : Des revues regroupant des récits courts de différents auteurs autour d’un thème contemporain très ancré dans le réel et le social.
* Alimentation Générale : Un magazine d’humour dirigé par môÔôssieur Terreur Graphique.
Bonne initiative que de promouvoir la petite édition!
Très joli rédactionnel en général!
Merci m’sieur Le Gris ;o)
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