Il y a peu, au travers de la chronique du premier tome de S.A.M (click), nous évoquions le sujet des robots sur-évolués et de leur capacité – ou non – à développer des sentiments.
Aujourd’hui avec Saving Human Being, la question revient à l’ordre du jour.
Ici, nous suivons un robot soldat ultra-perfectionné dont la mission est de sauver les êtres humains.
A la suite du crash de l’avion le transportant, le robot errera dans le désert pour trouver de l’eau et ainsi sauver l’unique rescapé de cet accident. Sa quête salvatrice n’aboutira pas, mais lors de son exploration, il rencontrera néanmoins deux nouveaux êtres humains, une femme et sa fille vivant dans une oasis, petit coin de fraicheur et paradis, loin de la guerre qui fait rage dans les pays voisins. Fidèle à la mission pour laquelle il est programmé, le robot se mettra en quatre pour les sauver, mais elles-mêmes n’étant pas spécialement en danger, la seule façon de les « sauver » sera de les aider au quotidien. Ainsi, le robot vivra des jours heureux au contact de cette petite fille, arrosant les plantations et entretenant le campement tout en la trimballant joyeusement sur son dos, prenant parfois le temps de discuter avec elle, d’essayer de comprendre ces sentiments, ou juste d’apprécier le coucher de soleil derrière les dunes…
Apprécier ? Sentiments ? Et c’est ainsi que l’on revient à la fameuse question à propos de ce que peuvent – ou non – éprouver les robots.
Et si cette première partie rappelle évidemment Le château dans le ciel de Miyazaki, avec sa fillette attachée à sa gentille machine de guerre, sa douceur et son message de paix et d’amour ; elle sera ensuite contrebalancée par une seconde partie plus âpre dans laquelle le robot sensible sera confrontée à la mort et la guerre, sa violence crue et frontale, et aux nouveaux sentiments – ou non – qui naîtrons alors en lui : l’impuissance, le doute, le sacrifice…
Une fable aussi jolie que pessimiste, où la poésie se teinte de désespoir et où la mort l’emporte sur la vie ; servie par un dessin oscillant entre le manga de notre enfance et le trait réaliste, aux couleurs vives capables d’illuminer les instants idylliques autant que d’enflammer les scènes de guerre.
Saving Human Being, de Zhang Xiaoyu (ed. Ankama).
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