Sabine, c’est l’histoire d’un voyage.
Voyage physique, d’un point à un autre. Voyage spirituel, d’un âge à un autre.
Le point de départ, géographique, se situe à Moabi, un village d’Afrique créé à la suite d’un crash aérien. Entourés de forêts infranchissables, les rescapés sont restés sur le lieu de l’accident, près de la carcasse de l’avion, et ont appris à y survivre, à y vivre, à y vivre heureux. Ils ont eu des enfants, qui eux-mêmes ont eu des enfants. Nés ici, isolés derrière cette muraille végétale, ils ne connaissent du monde extérieur que ce que Grand-Mère leur raconte. Grand-mère à toujours été là, depuis le début. Chacun dans le village a été nourri par son sein et par ses mots. Elle est l’âme du village, la mémoire du village, l’Histoire du village. Et quand elle meurt, à 173 ans, c’est tout le village qui est orphelin.
Anys, Sacha, et Blanca le ressentent particulièrement, et maintenant que plus rien ne les retient ici, ils décident de partir à Sabine, la ville natale de Grand-Mère, afin d’y retrouver sa mémoire.
Le point de départ, spirituel, se situe au plein cœur de l’enfance.
Au début de l’aventure, nos trois héros ne sont que d’innocents et candides bambins.
Anys et Sacha, se la coulent douce, se trimballant tranquillement main dans la main dans le village, l’un ayant décidé d’arrêter de parler, l’autre ayant toujours des bêtises à raconter. Blanca, elle, se promène nue sous la pluie en espérant un jour se transformer en sirène. Mais en décidant de quitter leur village, ils ne se doutent pas un instant qu’ils laisseront également derrière eux l’insouciance et la douceur de vivre dans lesquelles ils baignaient jusque-là.
En chemin, ils rencontreront des personnes de tout horizon, qui seront autant d’occasion de partager de nouvelles connaissances, de nouvelles expériences. Sacha s’initiera à l’Amour en plongeant dans les yeux de miel d’Anitcha. Blanca ressentira la pudeur et le malaise quand sa nudité se reflètera dans des yeux étrangers. Le singe Essi les soumettra à la méfiance et à la peur de l’autre, alors que les enfants soldats les informeront que la folie et la guerre régissent le monde…
Tant de nouvelles données, de nouvelles idées, avec lesquelles ils vivront désormais, monopolisant leur petites têtes, grignotant doucement la mémoire de leurs doux souvenirs, du bruit du vent dans les arbres, des poissons qui frétillent dans la rivière, de leur paisible existence au village… de leurs origines, de leur candeur, de leur innocence, de leur vie avant qu’ils ne deviennent des adultes.
Sabine, c’est l’histoire d’un voyage.
Voyage pour le lecteur qui, en se plongeant dans le pages de cet ouvrage hybride, à mi-chemin entre bande dessinée et livre illustré, se laissera emporter et balader dans ce monde poétique et onirique ; poésie des mots que Maya Mihindou parsème sur ses pages pour donner vie à des vers ondulants, poésie des images que Maya Mihindou extrait tout droit de ses rêves les plus intimes pour nous les offrir du bout de ses pinceaux délicats…
Sabine, c’est l’histoire d’un merveilleux voyage.
Sabine, de Maya Mihindou (ed. Soleil – Venusdea)