– Pierrot Lunaire, de Antoine Dodé –

Une école prestigieuse siégeant dans un immense château perdu au cœur des montagnes brumeuses, des enfants de bonne famille portant le p’tit uniforme qui-va-bien au côté so british, une pincée de sorcellerie et un fantôme qui revient chaque nuit hanter les couloirs du pensionnat… Vous vous dites que je suis en train de vous rejouer Harry Potter, non ?
Que nenni : ici, les élèves ne sont pas de gentils magiciens aux lunettes rondes, et l’histoire s’axe plutôt autour des sociétés secrètes qui s’organisent au nez et à la barbe des professeurs, s’intéressant à l’injustice, la cruauté, et la terreur qu’elles engendrent… la sorcellerie n’étant que suggérée à travers les noms de démons que s’attribuent les membres de ces cercles, ou encore les mystérieux rites sataniques auxquels ils semblent s’adonner.

Idem pour le dessin : si au premier abord ces grands yeux en amandes et les gris réalisés à grand renfort de trames vous rappellent vaguement les mangas de votre douce enfance, détrompez-vous ! En se plongeant dans l’album, vous découvrirez un dessin beaucoup plus personnel, au trait fin et légèrement tremblant – oscillant entre sensibilité et violence selon les situations – et au jeu de hachures venant agréablement nuancer les trames informatiques pour créer une réelle ambiance.

Entre Harry Potter version dark et Le Cercle des Poètes Disparus version mystique, ce premier tome de Pierrot Lunaire nous ouvre les portes d’une institution bien étrange, prenant son temps pour nous présenter comme il se doit ses pensionnaires intrigants et complexes… et excitant notre curiosité quant à la prochaine rentrée des classes.

Pierrot Lunaire, Tome 1, de Antoine Dodé (ed. Ankama)