Vous, fidèles lecteurs d’Angle[s] de Vue, amis cinéphiles, ou tout autres personnes de bon goût, avez forcément vue cette petite pépite de ciné indé qu’est Garden State.
Non ? Grave erreur ! Mais je ne vous en blâmerai pas, vous conseillerai de combler vite-vite cette lacune, et ne vous laisserai pas sur le bord du chemin sans vous raconter un minimum ce que l’on y voit.
Dans Garden State, donc, le génial Zach Braff ( Scrubs ) se met en scène dans la peau d’un jeune homme post-ado’ / pré-adulte qui, à l’occasion d’un évènement familial, reviendra quelques jours durant dans sa petite ville natale. Ce retour aux sources sera pour lui l’occasion de regarder d’un œil nouveau la ville qui l’a vu grandir, de dire adieu à ses potes d’antan et leurs trips d’adolescents, mais aussi de découvrir de nouvelles personnes qui l’aideront à mieux se découvrir lui-même et clore enfin le chapitre de son enfance.
Un postulat de base des plus simples, finalement, mais traité avec tant de justesse et réalisé avec un tel brio qu’on ne peut que se sentir concerné et emporté par ce petit bijou d’émotion.
Là, vous vous demandez peut-être ce qu’une chronique ciné vient faire dans la Rubrique-à-Brac, mais si je chante ici les louanges de Garden State, c’est en réalité pour mieux encenser une bien belle BD me rappelant agréablement ce film par de nombreuses caractéristiques communes.
La simplicité du postulat de base, tout d’abord : Matthieu, le bac fraichement en poche, se voit contraint de quitter sa ville natale – et son petit monde – pour poursuivre ses études à Paris. Mais pas moyen de partir sans marquer le coup comme il se doit : sa dernière nuit à Nantes sera grandiose.
Et si cette dernière nuit n’aura finalement rien de grandiose, Appollo (auteur de Commando Colonial), saura comme Zach Braff développer parfaitement ses personnages pour que l’on se reconnaisse en eux et que le moindre événement – souvent des plus banals – nous touche et réveille en nous tout un tas d’émotions diverses et variées.
Idem pour la réalisation toute en finesse, aux accents de production indé US, idéals pour traiter du thème de l’adolescence : Oiry, grâce à un encrage au pinceau super-expressif et des jeux d’ombres intenses, parviendra à nous happer et nous entrainer dans l’errance de Matthieu ; errance dans la ville de son enfance, errance entre deux périodes de sa vie.
A l’image de son cousin du 7ème art, Une vie sans Barjot, est un récit intime et touchant sur le passage à l’âge adulte, au sujet totalement maitrisé et au visuel parfait, nous ramenant avec mélancolie et nostalgie à cet âge tendre où nous vivions nos derniers instants d’enfants insouciants…
Une vie sans Barjot, de Appollo & Oiry (ed. Futuropolis)
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