– L’Empire des Hauts Murs, de Simon Hureau –

Une princesse régissant son empire d’une poigne de fer, des envahisseurs jetés aux crocodiles, des contrées interdites grouillant d’araignées géantes et de tigres affamés, de dangereuses épreuves pour intégrer une confrérie… une énième série surfant sur la vague de l’heroic-fantasy teintée de médiéval ?
Que nenni, ces aventures ne sont que fantasmes, ou si elles existent, c’est uniquement dans la tête de cette poignée de gamins s’appropriant une vieille demeure d’artistes abandonnée, et s’échappant de leur quotidien gentillet et peu excitant grâce à une imagination débordante et aux nombreux livres, accessoires, décors, et costumes éparpillés dans la vaste bâtisse.

Et si au début le ton naïf et désuet de cet album peut dérouter un public à la pré-adolescence révolue, ou si l’arrogance et l’agressivité de la « princesse » peut irriter légèrement les nerfs ; on se laisse petit à petit prendre au charme de cette version light de Sa Majesté des Mouches. Ce qui paraissait simplet devient juste simple, et très vite on prend un réel plaisir à s’immerger dans ce monde sans adultes et leur règles pompeuses, où tout n’est que jeu, danse, et fête. On est curieux de savoir quels nouveaux trésors renferment encore la pièce suivante, et la suivante, et la suivante… On apprécie ces quelques vers de Kipling déclamés autour d’un feu de camp… On sentirait presque l’odeur du chèvrefeuille nous taquiner les naseaux et l’agréable chaleur des tuiles sur notre peau lorsque les minots s’allongent sur les toits pour admirer les étoiles filantes… On sourie quand le premier Amour pointe son nez et plonge le jeune héros dans un doux émoi… Et finalement, on s’attache à cette princesse un peu perdue, beaucoup plus fragile qu’elle ne voudrait paraître, et hantant nuit et jour cet Empire des Hauts Murs pour pallier le vide sa triste vie…

Un récit touchant et plein de mélancolie sur les joies simple de l’enfance et le passage inéluctable vers l’âge adulte ; un album joliment mis en couleurs et servi par un dessin rond et délicat à l’instar des bandes dessinées que nous lisions gamins, cachés sous nos draps après que maman nous ait demandé d’éteindre la lumière…

L’Empire des Hauts Murs, de Simon Hureau (ed. La Boite à Bulle)

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