Une épidémie mortelle se répand dans un petit village médiéval. Les docteurs ne pouvant venir à bout de cette étrange peste, l’armée décrète la quarantaine et érige de hauts remparts autour de la bourgade : personne n’entre, mais surtout, personne ne sort. Relégués au rang de prisonniers derrière ces barricades, les habitants se voient contraints de survivre dans ce qui deviendra un immense tombeau, en présence des cadavres, de la maladie, et des rats.
Alors que le mal se propage, que les charniers débordent de corps contaminés, qu’un mage étrange lève une armée de morts, et que les militaires règnent en despotes sanguinaires sur la cité ; s’évader devient la seule solution, une obsession, une question de vie ou de mort… mais aussi un moyen pour certains de profiter de la situation et de soutirer l’argent des plus désespérés !
Une ambiance sombre, lourde, oppressante, mise en image par des gravures inondant les pages d’un noir profond, jouant sur les ombres qui rendent les visages si impersonnels et inquiétants, déformés en des rictus de douleur, de colère, ou d’effroi si bien illustrés par ce trait rond, épais, et dégoulinant proche de celui d’un Blanquet.
Parfois, on ressentirait presque une impression d’étouffement et un sentiment de claustrophobie à la lecture des ces pleines pages surchargées où s’entassent une multitude de corps enchevêtrés les uns sur autres, superposés à des paysages de maisons serrées, collées, tout juste séparées par d’étroites ruelles crasses et bondées.
Un livre difficile à appréhender, donc ; dur, austère et pessimiste sous tous les aspects, mais où le fond et la forme s’épousent parfaitement, et où l’on finit par se demander si le pire fléau pour l’Homme n’est pas parfois l’Homme lui même…
Quarantaine, de Sam Rictus (ed. Les Requins Marteaux)
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