Mer des Caraibes, 1662.
L’Ankou, dernier grand corsaire et légende vivante pour les navigateurs, est capturé et exécuté par Don Valverde, capitaine de l’armée Espagnole.
Avec lui, c’est la flibusterie entière qui meurt.
L’Ile de la Tortue, dernier bastion des pirates, devient une colonie espagnole et Don Valverde en est nommé gouverneur.
Deux ans plus tard, Eric Gorsen, un mystérieux négociant en pierres français, débarque sur Tortuga et s’intéresse de près au Marv Heck, fabuleux vaisseau dont le capitaine n’était autre que l’Ankou lui-même.
L’histoire est posée. Elle est simple et l’on y retrouve tous les thèmes classiques et figures imposées des grandes fresques de pirates.
On s’amusera donc de ce gouverneur imbus et prétentieux, de ses grands gestes théâtraux si ridicules, des ses belles paroles si convenues. On s’en amusera d’autant plus quand il se fera habilement rabaisser par Gorsen, sa force tranquille et son assurance. On s’en amusera encore et toujours quand la noble et belle Séñorita Enciño ignorera ses avances pour mieux succomber aux charmes de Gorsen.
On s’enflammera quand nos héros se battront en duel au sabre pour laver leur honneur. On ragera quand le vil Espagnol sera acculé et portera un coup bas au juste Français. On sourira quand les matelots à la gouaille fleurie taquineront les soldats à la sortie des tavernes. On exultera quand les barriques de Rhum seront percées et que les chants pirates s’élèveront. On jubilera quand les corsaires crieront « à l’abordage » et mettront à feu et à sang les navires du Roi d’Espagne. On tremblera quand la prêtresse vaudou invoquera les morts et que les esprits surgiront de l’ombre.
Tous les thèmes, vous dis-je… et ce, pour notre plus grand plaisir !
Car loin d’être une pâle copie de ce qui a déjà été fait, Tortuga nous propose une relecture moderne du mythe de la piraterie.
Modernité mise en avant par ce dessin anguleux et très stylisé, rappelant le génial Mike Mignolia ou même un Tarquin… qui n’en ferait pas des tonnes ! Car plutôt que de surcharger de détails et d’effets ses illustrations, Brivet nous sert ici un trait épuré et aéré qui rend extrêmement lisibles ses cases ; apportant un réel dynamisme dans les scènes d’actions, une belle impression d’espace dans les décors et paysages en plan large, et offrant des visages des plus expressifs aux personnages.
Une ouverture en beauté pour cette nouvelle série qui hisse bien haut le pavillon noir, ravive notre âme de gamin, et nous embarque en compagnie des frères de la côte pour écumer les sept mers !
Allez, tavernier : sors-nous tes meilleures bouteilles de rhum pour patienter jusqu’au tome 2 !
PS : Et si je n’ai pas mentionné le travail sur les couleurs effectué par Virginie Blancher, c’est tout simplement parce que je manque de superlatifs ^_^
Tortuga – tome 1, par Viozat et Brivet (ed. Ankama)
Juste en passant : merci pour cette critique originale et flatteuse.
J’en rougis, par Neptune! 🙂
SV, scénariste de Tortuga
@ Sebastien :
Hé bien de rien, m’sieur…
Merci à vous pour cet agréable moment de lecture : quel plaisir de tomber sur des BDs comme celles-ci, du vrai divertissement de haute qualité.
Son seul défaut… c’est d’être trop courte !
Vivement la suite, qu’on parte voguer à bord de Marv Herk et émasculer quelques espingouins !
(Dans un autre registre, mais tout aussi jouissif, je viens de me prendre une bonne claque avec Rockab’, de vos compères de chez Ankama)
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un nouveau héros est né et il s’appelle L’Ankou, pirate de son état. Mais celui ci n’a rien à voir avec Jack Sparrow. non il serait plutôt à ranger du cote des terribles pirates comme Barbe Noire.On aimerai en savoir un peu plus sur le passé de notre flibustier.peut être dans le tome 2? en tous cas merci pour l’aventure messieurs. E Vive le pavillon noir!
@ Pat : Oh oui, maintenant que les bases sont posées, je pense qu’on en apprendra bien plus dans le second tome. Sur l’Ankou, bien sûr, mais aussi sur les autres pirates qui m’ont l’air bien nombreux ; la belle Marie La Rouge en tête… et l’infâme qui a vendu l’Ankou aux espagnols !