Nouveau film de Shawn Levy, Real steel est l’adaptation d’une nouvelle de Richard Matheson (1) et nous entraîne dans un univers de boxe et de rob…

Miaooooooh! Ksssssssshhhh! (coup de patte gauche, coup de patte droite, roulade des pattes arrières)

Non mais oh! On m’a collé à l’insu de mon plein gré aux films “familiaux”, mot élégant pour parler des films destinés ces choses turbulentes et bruyantes qu’on appelle des enfants. Mais j’ai pris sur moi et, finalement, j’y ai pris goût (Le fait que  les gamins m’adorent n’est pas étranger à la chose, d’accord…).
Real steel, c’est du Disney, un blockbuster familial à la morale bien clean, adaptée à tous publics. Donc, c’est pour bibi.
Et c’est aussi un film de boxe, ce qui, je vous le rappelle les gars, est mon rayon depuis la critique de Fighter.
Enfin, c’est un film avec Hugh Jackman, ouais, Wolverine quoi. Vous savez qui lui ressemble le plus à la rédaction, niveau griffes, je veux dire? Vous voulez vraiment comparer?
Non, alors zou, laissez-moi faire mon travail…

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Alors, Chalut les humains,

Bon, je dois bien avouer que la perspective de voir une production Disney dans laquelle des robots géants se filent des dérouillées (hi hi) sur fond de mélo familial larmoyant (snif snif), ça ne me branchait pas vraiment.
Déjà parce que je me doutais bien que l’histoire serait ultra-balisée : Ca se passe en 2030 ou quelque chose comme ça. La boxe avec des combattants humains n’existe plus, car le public se passionne désormais pour des gladiateurs des temps modernes aux muscles en acier trempé, au sens propre. Des robots colossaux aux poings gigantesques, dirigés à la manette, depuis le bord du ring, par des geeks surdoués ou des génies en informatique et en électronique.

Charlie Kenton (Hugh Jackman) est un ancien champion de boxe frustré de n’avoir jamais pu remporter la ceinture de champion du monde et d’avoir dû raccrocher les gants à cause de l’avènement des machines. Depuis, il s’est reconverti à la “robot boxe”, mais avec moins de réussite.
Des échecs successifs l’ont contraint à accepter de faire participer ses “poulains” à des combats de basse-fosse, contre des adversaires sans foi ni loi. Ses robots en ressortent chaque fois en piteux état, et il voit ses dettes augmenter dangereusement, ce qui le pousse à prendre de plus en plus de risques et à prendre des décisions inconsidérées. Spirale infernale entretenue par le côté bravache de notre bonhomme et son tempérament plutôt joueur…
Un jour, il apprend que son ex-femme est décédée et qu’il va devoir assumer la garde de leur fils, Max (Dakota Goyo). Il ne lui manquait plus que ça! Alors, roublard et sans scrupules, il passe un arrangement avec le mari de son ex-belle soeur, qui souhaite adopter l’enfant. Il monnaie son renoncement au droit de garde contre une somme lui permettant de racheter un beau robot de combat et se relancer sur le circuit. Et il accepte de passer l’été avec Max, le temps que le couple revienne de vacances prévues de longue date.

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Oh, le vilain! Le père indigne! Vendre son fiston pour acheter un tas de ferraille, faut oser!
En même temps, on se doute bien que les choses vont évoluer. Bon point pour le gamin, il est fan de robot-boxe, incollable sur les robots-fighters et sur les combats d’anthologie. Il décide donc d’accompagner son paternel lors de sa tournée de combats de la dernière chance et est aux premières loges pour voir Charlie commettre l’erreur d’emmener son nouveau protégé, petit bijou de technologie japonaise ayant jadis brillé sur les rings professionnels, défier un robot customisé ne respectant aucune règle du Noble Art de la boxe et privilégiant les coups en-dessous du circuit imprimé. Résultat : un tas de ferrailles inutilisable sur les bras. Un de plus…

Charlie doit essayer de trouver les pièces détachées pour remonter d’urgence son robot en espérant que les dégâts soient encore réparables.
Il pénètre donc illégalement dans une casse pour dénicher deux trois pièces à peu près potables. Max, lui, déterre un robot entier, un androïde de deuxième génération, plus petit et beaucoup moins costaud que les monstres qui dominent le championnat de robot-boxe. Un ancien robot d’entraînement, qui servait de sparring-partner aux vrais combattants. Carrément has been, totalement rouillé, mais qui, au moins, est en état de marche et possède même une fonction intéressante d’imitation des mouvements humains par effet de miroir.

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Bailey (Evangeline Lilly), une vieille amie de Charlie, experte en électronique, ne réussit pas à redonner vie au super droïde de Charlie, trop abîmé, mais elle parvient à retaper sans trop de problème Atom, le petit robot découvert par son fils.
Alors que Charlie est sur le point de jeter définitivement l’éponge, son fils l’implore de donner sa chance à Atom et de l’aider à lui apprendre les combinaisons importantes pour mettre KO les adversaires.  L’homme accepte. De toute façon, il n’a plus rien à perdre.
Contre toute attente (sauf celle du spectateur), le petit robot réussit à remporter un combat (de seconde zone, certes, mais contre un gros bourrin agressif), puis un autre, et ainsi de suite, jusqu’à attirer l’attention des caïds du robot-boxing, étonnés de voir une machine si archaïque réaliser des exploits.
Max et Charlie se mettent soudain à rêver à un match contre Zeus, le détenteur de la couronne mondiale, machine de guerre réputée infaillible car conçue par le plus grand génie de l’électronique made in Japan…   

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Hé, l’histoire du looser patenté, du boxeur sur qui plus personne n’ose parier, qui parvient, à force de volonté, à battre des plus forts que lui jusqu’à disputer le titre mondial et réussir à retourner un public acquis à la cause du méga-champion, ça ne vous rappelle rien? Si, hein : le premier volet de la saga de Rocky Balboa, où Stallone incarnait ce petit gars des quartiers populaires de Philadelphie, inconnu au bataillon, qui tenait la dragée haute au champion du monde des poids lourds.
Et bien là, c’est presque pareil. Avec “Roby” le robot à la place de “Rocky” le Rocco, pardon, l’étalon italien, et un gamin de 12 ans à la place de Mickey…
On s’attendrait presque à entendre le robot gueuler “Adrian, Adrian!” à la fin du combat final.

Donc, rien de bien nouveau sous le soleil, c’est ce que je vous disais au début. Mais finalement, c’est plutôt une bonne chose. A vrai dire, on s’en fout un peu que le film décalque la trame de Rocky si cette dernière lui permet de nous procurer un divertissement efficace. Et c’est le cas. Contrairement  à ce que je craignais, j’ai été vraiment pris dans l’action, dans ces matchs de boxe intenses entre machines. Il a même réussi à m’émouvoir, le petit Atom, avec ses diodes bleues à la place des yeux. J’ai eu mal pour lui quand il encaissait les pluies de coups bien bourrins assénés par ce nom de Zeus de Zeus. 
Pour être honnête, j’ai même largement préféré son parcours héroïque à celui du protagoniste principal de Warrior, autre film de boxe sorti récemment sur les écrans, qui m’a laissé de marbre.

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Real steel est donc plutôt une bonne surprise dans le genre, même si la morale gentillette sur la paternité, la responsabilité, le triomphe de la volonté face à l’argent et au pouvoir, atténue un peu le plaisir. Mais bon, c’est un divertissement familial destiné avant tout aux plus jeunes. On sait pertinemment que les producteurs hollywoodiens tiennent à respecter un certain cahier des charges en matière de messages éducatifs, de bons sentiments et d’environnement “safe” qui rassure les parents et plaît aux enfants. Il n’y avait pas franchement la place pour l’univers plus sombre des écrits de Matheson. C’est dommage, mais c’est ainsi…
Mais encore une fois, ne boudons pas notre plaisir. Real steel est un divertissement de bonne tenue, à la mise en scène sobre, mais soignée, aux effets visuels réussis, à l’interprétation tout à fait convaincante et qui, cerise sur le gâteau, bénéficie d’une BO sympatoche signée Danny Elfman. Que demande le peuple ?

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Bon, faut que je vous laisse, je suis en train de me bricoler un robot de combat capable de battre mon ennemi juré, ma kryptonite, mon pire cauchemar : l’aspirateur.
Hé! Le premier qui se marre, je lui griffe la gueule!

Plein de ronrons,

Scaramouche

scaramouche steel
   
(1) : “Nouvelles – T2 : 1953-1956” de Richard Matheson – éd. Jai lu SF
A noter qu’à l’origine, cette nouvelle a servi à l’épisode “Steel” de la série “La Quatrième dimension”.

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Real steel 

Réalisateur :  Shawn Levy 
Avec : Hugh Jackman, Evangeline Lilly, Dakota Goyo, Hope Davis, James Rebhorn, Kevin Durand, Karl Yune, Olga Fonda 
Origine : Etats-Unis
Genre : Roby Balboa 
Durée : 2h07
Date de sortie France : 19/10/2011
Note pour ce film :

contrepoint critique chez :  Filmosphère

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