Chalut les humains,
Ce qui est cool, maintenant que je fais officiellement partie de la team Angle[s] de vue, c’est que j’ai le droit d’aller au cinéma.
Enfin non, pas vraiment, vu que les animaux sont toujours interdits d’entrée, à part les gros cochons qui dégueulassent leur place en se bâfrant de popcorn… Mais nous, les chats, c’est bien connu, on n’en fait qu’à notre tête, alors si je veux me faufiler dans une salle obscure, c’est pas un problème…
En fait, quand je dis que j’ai le droit d’aller au ciné, c’est que mon maître consent à me laisser sortir pour que j’aille m’acquitter de ma noble mission de critique.
C’est déjà ça, parce qu’avant, impossible de mettre une patte dehors. Pour satisfaire mon envie de films, je devais regarder en cachette des vidéos sur le plasma du salon. Et chez M’sieur Boustoune, il y a de quoi faire ! Des vieilles cassettes VHS, des DVD, tous les styles, toutes les époques…
Bon OK, c’est pas courant pour un félin. Généralement, on aime juste dormir, faire les griffes sur le canapé, chasser les papillons, les mouches et autres trucs volants. (Ne vous inquiétez pas pour moi, je kiffe tout ça aussi…)
Mais c’est de la faute de mon maître. C’est lui qui m’a refilé le virus du cinéma ! Déjà en me donnant pour nom un titre de film, Scaramouche…
Enfin, bref, grâce aux vidéos, j’ai pu découvrir plein de trucs sympas et me constituer de belles connaissances en cinéma.
J’aime surtout les films d’horreur, surtout au moment, assez courant, où un chat surgit pour faire flipper les crétins, pardon, les personnages, juste avant qu’ils se fassent trucider par le tueur/le monstre/le mort-vivant.
C’est comme ça que je suis un jour tombé sur un film de Joe Dante, daté de 1979, appelé Piranhas. Une série B sympatoche qui n’aurait pu être qu’un ersatz parmi tant d’autres du films de Spielberg, Les Dents de la mer, mais qui, justement, dépassait ce simple statut en jouant habilement sur les codes du genre et en y ajoutant une bonne dose de critique sociale et d’humour noir. Deux composantes que l’on retrouvera par la suite dans les autres films du bonhomme (Gremlins, Vote ou crève, Panique sur Florida Beach,…)
Bon, ces Piranhas là, c’était très rigolo et bien efficace. Un bon souvenir de chat cinéphile.
Quand j’ai appris qu’Alexandre Aja allait en réaliser une sorte de remake en 3D relief, j’ai miaulé, miaulé-e (Aline pour qu’il revienne… Oups pardon…). J’ai miaulé jusqu’à ce que j’obtienne le droit d’aller voir le film et d’en faire la critique.
Je ne voulais pas rater ça. Imaginez un peu ces bons gros poissons bien dodus, par centaines, par milliers… Le kiff total quand ils sortent de l’écran et qu’on essaie de les chopper à coups de pattes, surtout quand on s’aperçoit qu’en fait, on est en train de griffer la moumoute du gars assis devant (Oups pardon…) !
Ben oui quoi, j’y suis allé surtout pour voir les poissons, moi ! Je men moque pas mal des nénettes en bikini… Et pourtant, il y a de quoi faire dans ce film, pour les mateurs de gros roploplos. Sûr que mon maître a dû aimer, ce coquin ! D’ailleurs, il confirme : la scène où les deux actrices se livrent à un ballet aquatique particulièrement lascif l’a tout émoustillé…
Aja – un coquin, lui aussi – s’est fait plaisir avec le casting, en embauchant que des nanas hyper-canon : la toujours très chou Elisabeth Shue, Dina Meyer (qu’on ne voit que très peu, dommage…), Jessica Szohr (la fille de Dino? Bon OK, chat-rrête mes jeux de mots débiles), Riley Steele, Kelly Brook (très miaou-miaou, je dois dire, hein, Boustoune?…(1)). Sans compter les dizaines de bimbos se trémoussant souvent topless sur les pontons des bateaux, qui ne sont là que pour le plaisir des yeux… et pour nourrir les piranhas!
Faut bien que ça mange, ces bêtes-là… Surtout que ces piranhas, sans jeu de mots ont grave les crocs. Des millions d’années passées coupés du monde dans une grotte sous-marine, à se bouffer les uns les autres pour survivre, c’est frustrant. Alors quand une secousse sismique crée un pont vers les eaux douces d’un lac du Nevada en plein pendant le Spring Break (2), et qu’ils découvrent, à la surface toute cette chair fraîche qui s’agite devant leurs nageoires, ils n’en croient pas leurs ouïes… Le festin peut commencer…
Là aussi, Aja s’est fait plaisir. Il s’est offert – et nous a offert – un spectacle horrifique totalement assumé, qui y va franco dans les effets sanguinolents : corps mordus de partout, coupés en deux, rongés jusqu’à l’os, bras arrachés, jambes coupées, yeux énucléés, sexe tranché (oui, même ça, il a osé, et en 3D…).
Au total, c’est plus de 300 000 litres de sang qui ont été utilisés pour la scène du massacre aquatique final, ce qui, techniquement, en fait le film le plus gore jamais tourné (3).
On éprouve un plaisir coupable, un rien sadique, à voir Dame Nature se venger de ces jeunes cons dégénérés qui s’ingénient à polluer le lac de leurs canettes de bibine, leurs papier gras et le fruit de leur activité sexuelle intensive…
C’est méchant, c’est cruel, c’est un régal d’humour noir et de connerie assumé. Et tant pis – tant mieux ! – si ce n’est pas du tout crédible, on est heureux de voir les piranhas s’amuser comme ça…
Et franchement, on préfère voir Alexandre Aja se lâcher sur un petit film comme celui-ci, de façon totalement décomplexée, proposant une mise en scène bien rythmée, simple, efficace, que de le voir perdre pied sur une production trop sérieuse et ambitieuse comme Mirrors, son film précédent, pas franchement convaincant…
Bref, si vous cherchez un petit film d’aventure horrifique à mi-chemin entre Gremlins (pour l’humour noir et les monstres qui sèment la panique) et Les dents de la mer (auquel la séquence inaugurale rend hommage en offrant le rôle de la première victime à Richard Dreyfuss, l’un des acteurs du film de Spielberg), Piranha 3D est pour vous !
Bon attention, c’est pas un chat d’oeuvre du 7ème art, mais je t’assure, il y a pire, Hannah. (Bon, ça va, si on a plus le droit de rigoler…)
Bon je vous laisse, maintenant que les poissons sont bien dodus, c’est à mon tour de faire un carnage. Scaramouche 3D, les griffes de la nuit ! Je vais me la jouer façon Ving Rhames dans le film d’Aja… La technique de la patte en hélice. Les dentiers et les arrêtes vont voler !
Pleins de ronrons,
Scaramouche
(1) : Je confirme, mon bon chat… Kelly Brook est très miaou-miaou… Le film est truffé de nanas top sexy, mais j’ai un petit faible pour elle, j’avoue… – Boustoune –
(2) : Le Spring Break est la semaine de relâche printanière accordée aux étudiants, entre les deux semestres de l’année. Normalement, elle doit permettre à ces jeunes de réviser leurs cours, mais dans la pratique, elle leur permet de faire la fête non-stop pendant quelques jours. Sous le regard tolérant, mais inquiet, des autorités, ils ont droit de faire un peu tout et n’importe quoi – et surtout n’importe quoi d’ailleurs…
(3) : en termes de boucherie, pourtant, le Braindead de Peter Jackson reste LA référence
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Réalisateur : Alexandre Aja
Avec : Elisabeth Shue, Adam Scott, Jerry O’Connell, Steven R.McQueen, Kelly Brook, Jessica Szohr
Origine : Etats-Unis
Genre : horreur aquatique
Durée : 1h29
Date de sortie France : 01/09/2010
Note pour ce film : ●●●●○○
contrepoint critique chez : L’Express
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