«La vérité, vous nous avez manqué !».
Mais après onze ans d’absence, les cinq comparses du Sentier avaient un sérieux défi à relever : ne pas être victimes du syndrome « Les Bronzés 3 ».
Remettre au goût du jour un humour qui ne l’est peut-être plus : difficile ?
Les compères du Splendid vous dirons que oui, tant il est vrai que Les Bronzés 3 a été un exemple de mise à jour ratée (d’ailleurs qui parle de « trilogie » des Bronzés ? Il n’y en eu que deux films dignes de ce nom…).
Bref, revenons à nos moutons : l’humour juif est-il encore d’actualité ? Eh bien non…
Certes, La Vérité si je mens ! 3 est souvent drôle. Choses assez rares pour être signalées, tout le potentiel humoristique du film n’est pas révélé dans la bande-annonce, les blagues ne sombrent jamais dans la vulgarité ou un facile « pipi/caca » et les situations ne reposent pas sur un imbroglio incompréhensible. On se paie plusieurs moments de franc sourire, voire de rire.
Pourquoi dis-je, alors, que l’humour juif ne fonctionne plus ?
Tout simplement car ce qui fait rire dans le film ne repose plus les clichés sur la communauté Juive (bien que la mère de Dov reste succulente). Les « Yallaaaa ! » et autres phrases du genre « comme t’y est belle » s’avèrent mêmes usantes à la longue. En fait, il ne faut pas aller chercher bien loin pour trouver ce qui fait toujours rire : l’irrésistible Serge, joué par José Garcia.
Le personnage avait déjà marqué les esprits lors des précédents opus, mais il est bien plus mis en avant dans celui-ci. Et ça fonctionne !
Mais du coup, la principale qualité du film est également son plus gros défaut. La vérité si je mens!, c’est l’histoire de cinq copains. Or, même si leur temps de présence à l’écran est identique, leur portée comique l’est beaucoup moins. José Garcia porte le film sur ses épaules de par ses maladresses guignolesques, Gilbert Melki le talonne dans son rôle d’amoureux transi prêt à tout pour gagner le cœur de sa belle. Mais les trois autres têtes d’affiche sont à la peine. Vincent Elbaz aurait pu faire un retour remarqué, mais n’a finalement que sa belle gueule à proposer, et Bruno Solo fait ce qu’il peut avec un personnage peu fouillé. Quant à Richard Anconina, il n’arrive même pas à nous faire sourire, un comble pour le « chef » de cette bande de clowns…
Si l’humour est là, l’histoire, elle, a pris des vacances depuis….onze ans !
Hé oui, il faut dire que le scénario est quasiment le même que celui du second film. Pas dans les personnages, mais dans la trame narrative : Eddie (Richard Anconina) se fait duper, il est en galère, il trouve la solution grâce à un de ses enfants, le groupe l’aide à se venger… Bref comme un air de déjà vu.
Au final on se retrouve devant un film divertissant mais néanmoins bancal. Dommage.
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La Vérité si je mens! 3
La Vérité si je mens! 3
Réalisateur : Thomas Gilou
Avec : Richard Anconina, José Garcia, Bruno Solo, Vincent Elbaz, Gilbert Melki, Aure Atika, Amira Casar, Léa Drucker
Origine : France
Genre : comédie simili-cuir à prix d’ami
Durée : 1h59
Date de sortie France : 01/02/2012
Note pour ce film : ●●○○○○
contrepoint critique chez : Reviewer
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